VII
La promesse cyclique d'un futur don de vie.
A laquelle des rêves aussi pervers qu'absurdes
Se succèdent, en criblant la lenteur de la nuit.
Avant l'apparition des lueurs matinales
Un léger mouvement de mon corps initie
Le flot incandescent d'une saignée brutale :
Nonchalante mer pourpre, épanchement maudit !
Asexuée, fanée, froide dans mon corps de pantin
Je me trouve sans vie, impuissante et hostile.
Corps inutile, aride, regard neutre et lointain,
C'est l'hiver de la femme, enlaidie et stérile.
La douleur m'accapare de jour comme de nuit
Pour une lente marche vers la fertilité.
Sensible à tous les sons je guette chaque bruit
Et le moindre courant devient un alizé.
Ce liquide brûlant qui pourtant me fait vivre
Bâillonne mes ardeurs et égare mes sens.
Je me sens violentée par un grand torrent ivre
De parcourir mon corps en parfaite indécence.
Je me trouve chétive, malade et amoindrie,
Incapable de vivre comme à l'accoutumée
J'attends la fin, je compte et petit à petit
Ma liberté triomphe de son poisseux filet.
Enfin je me retrouve, assainie et nouvelle
Je reconnais mes sens, ma confiance et mon corps.
En banal souvenir j'oublie cette semaine
Pendant qu'au fond de moi s'augure une autre mort.
~o~
~o~
~o~
~o~
~o~
~o~
~o~