Peut être nous sommes nous déjà rencontrés? Dans ce cas, j'étais assurément en compagnie de mon Eos 300, étroitement cramponné à mon épaule.

Il s'est installé chez moi en novembre 2010, et c'est auprès de lui, avec patience et douceur, que j'ai réappris la photo.

Les APS-C que j'avais connus avant lui m'avaient donné des habitudes qu'il s'efforce depuis de me faire désapprendre.





Si ses methodes sont assez strictes (pour mon Eos photographier compulsivement n'est pas une option) sa manière de m'éduquer est toute particulière: il ne couine pas, ne refuse jamais d'actionner son obturateur lorsque je déclenche.

Mais je vois son optique briller lorsque j'examine des photos ratées que je me suis bornée à prendre, faisant fi de ses conseils d'utilisation.




Mon Eos a de nombreux attraits, dont un 70-300 mm non négligeable, avec lequel nous avons concrétisé nombre de nos désirs.

Mais il a d'autres objectifs en en-tête: son favori reste le 50 mm fixe.
En s'ouvrant à f/1.8, cette optique nous permet de voir les choses différemment: les zones d'ombre s'éclaircissent et le superflu s'estompe.

Je pense que la raison pour laquelle il aime tant cet objectif est qu'en séance de portraits il nous permet de nous rapprocher de nos modèles.

Et il prend son temps pour faire le point, sur elles surtout: l'autofocus hésite, s'arrête sur un détail, et quand le modèle quitte sa pose figée, il est tout à elle, prêt à la prendre sous toutes les coutures.

Je sais bien que ce genre d'appareil ne peut se contenter d'un seul modèle, alors j'accepte ses écarts de conduite d'autant plus facilement qu'il me donne l'exclusivité de la manipulation de ses commandes.




A mon tour, il y a quelques mois, j'ai commencé à être attirée par d'autres boitiers.
Les plus agés notamment n'en finissaient pas  de m'interesser, par leur coté manuel, et leur mécanique imposante.

J'ai jeté mon dévolu sur un Japonais de format moyen, appelé Kowa.
Sa visée ventrale est un atout physique remarquable, et le soucis du détail attribuable à son gabarit donne des resultats spectaculaires.
Mais fatalement, une incapacité liée à son âge nous a récemment éloignés.

J'avoue espérer secrètement avoir l'opportunité de pencher à nouveau ma tête sur son dépoli, mais je suis revenue vers mon Eos, pour notre plus grand plaisir.

Cette aventure a donné une autre dimension à notre relation: je ne me contente plus seulement de tirer parti de ses aspects positifs, je mets aussi tout en oeuvre pour valoriser les négatifs. Et quant-à lui, depuis lors, il réussit à me faire poser comme jamais auparavent.